19 Octobre 2016
Hélène Sirieys, paysagiste diplômée par le gouvernement, a conduit la conception du projet de rénovation des espaces publics de la bastide de Tournon d’Agenais en collaboration avec le cabinet AC2I qui a pris en charge les aspects techniques de la maîtrise d’œuvre. Interview de Mme Sirieys.
Tournon Reporter : quel a été votre ressenti lorsque vous êtes arrivée à Tournon d’Agenais ?
Hélène Sirieys : Ce que je trouve assez unique, c’est ce côté presque insulaire de la bastide posée sur le rocher et qui domine l’horizon sur un océan de colline. La deuxième caractéristique marquante, c’est la permanence d’une forme urbaine et d’éléments d’architecture qui sont en place depuis le 13ème siècle soit plus de 700 ans. Cela impose forcément un certain respect et une certaine humilité quant à son propre travail pour que le projet que nous avions à conduire ne soit pas superficiel et qu’il reste le plus possible intemporel comme la bastide l’est elle-même.
Tournon Reporter : Quelles ont été les grandes lignes de la conception du projet ?
Hélène Sirieys : En termes de méthodologie, nous avons pris en compte l’espace complet des rues et de la place au-delà du simple sol. Ceci s’est traduit par un travail en coupe et en croquis de l’existant puis des aménagements. Le travail graphique réalisé en amont permet un échange de qualité avec le client. Plusieurs scénarios ont été proposés dans le traitement et dans les matériaux avec une incitation forte d’avoir une grande sobriété dans le choix de ceux-ci. Dans mon esprit, la question du calcaire était prépondérante. Car avec ce lieu bâti sur du calcaire avec des pierres de calcaire, il fallait retrouver cet héritage dans les aménagements envisagés. De plus, c’est une bastide qui vit avec du trafic routier, des écoles et il n’était donc pas question de fabriquer un village « musée ». C’est pourquoi le projet a tenu compte des usages de circulation et de parkings déjà présents.
Tournon Reporter : Comment voyez-vous les premières rues déjà terminées aujourd’hui par rapport au projet initial ?
Hélène Sirieys : Modestement, je trouve que c’est très conforme à ce que l’on avait couché sur le papier. Un gros travail avait été réalisé en phase de projet. Ainsi, chaque maison, chaque seuil avaient été répertoriés et photographiés. Des échanges avec les riverains soit dans le cadre de réunions publiques ou soit sur le terrain en porte à porte, nous ont permis d’affiner le travail de plan et d’individualiser ce dernier ou chacun a pu choisir jusqu’à la présence ou pas de réservations d’espaces pour ses plantes. Ce travail d’ajustement a été réalisé jusqu’au bout avec le concours des entreprises qui ont réalisé les travaux et qui ont joué le jeu à fond !!!